L’IDÉE RUSSE
Rabats de couverture
NICOLAS BERDIAEV
L’IDÉE RUSSE
Problèmes essentiels de la pensée russe au XIXe et début du XXe siècle
traduction et notes de H. Arjakovsky
Avec le XIXe siècle, le peuple russe, qui est longtemps demeuré à l’écart des grands courants culturels européens, prend conscience qu’il a quelque chose à apporter au monde.
Les penseurs, méditant sur le destin et la vocation de la Russie, découvrent et actualisent ces valeurs longtemps méconnues. Une pensée originale naît qui révèle le dynamisme d’un peuple polarisé à l’extrême et enfermé dans ses contradictions :
recherche d’un équilibre entre l’Orient et l’Occident, entre l’idée messianique des slavophiles, la perméabilité aux influences allemande et française d’autre part.
conflit entre le destin de la personne et l’harmonie du monde.
remise en cause de la culture par ceux-là même qui en ont été les initiateurs et qui érigent le nihilisme en valeur positive et absolue.
anarchisme et refus du pouvoir conciliés avec la soumission à un état hypertrophique.
quête de la justice sociale, de la fraternité des hommes et des peuples allant de pair avec un détachement du christianisme qui conduira au communisme.
naissance d’une philosophie religieuse librement élaborée par des laïcs en marge de l’Église et de l’autorité, et qui marque de son influence jusqu’à l’intelligentsia révolutionnaire.
Dans cette Russie du XIXe siècle, les mouvements non religieux, le socialisme, l’anarchisme, le nihilisme, l’athéisme même ont en effet un fondement religieux, sont vécus avec une passion religieuse. En Russie, tout est quête et recherche, perpétuel dépassement ; la pensée revêt un caractère prophétique et eschatologique. Les pages que Berdiaev consacre à des penseurs et écrivains comme Tolstoï, Dostoïevski, Herzen, Léontiev, parmi d’autres, sont sur ce point particulièrement significatives.
L’issue logique de l’Idée russe, c’est le chaos mouvant, la révolution mondiale... jusqu’au jour où, les forces du mal ayant été extirpées, viendra la transfiguration du monde et l’avènement de la Cité céleste.
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